Le magasin de Carillons 3
Le magasin de Carillons
Acte III
Je ne parlais pas de son chat... Mais ce gars devait avoir un sérieux problème... Toute fois, j'ai hoché la tête et il m'a indiqué une chambre. Visiblement, le magasin de carillon lui rapportait pas mal car la chambre était plus sympa que mon appartement entier. Attention, Je n'ai pas dit plus grande, j'ai un honneur à garder ! Mais mieux loti, c'était vrai.
Le lendemain, il m'a réveillé doucement en me caressant la joue. Je sursautais et le regardais sans comprendre.
-Vous ne vous leviez pas, je me suis dis qu'un petit coup de stress vous réveillerais plus facilement et ça a marché !
Il s'est mis à rire d'un rire léger. Je remarquais ainsi un drôle de grain de beauté dans son cou. Cet homme était plutôt mignon lorsqu'on oubliait sa passion pour son chat et les faits de la veille. Il remarqua mon regard et sourit.
-Je voulais l'enlever, mais on m'a convaincu du contraire...
-Et bien, vous avez bien fait.
Je suis ensuite partit pour prendre mes affaires. Je contemplais avec tristesse ce qu'avait été ma vie depuis 23 ans : quelques affaires de rechanges et un matelas... Je n'en avais pas beaucoup car je n'attachais pas une grand importance au confort dans mon appartement, vu le peu que j'y étais. De plus, c'était un appartement meublé. Mais cela me chagrinait un peu de voir que je n'avais pas un seul objet de valeur, fût-il simplement sentimental ou bien cher.
La gardienne est montée sans doute pour vérifier que je débarrassais bien le plancher, mais un regard à mon visage lui fit ravaler son humeur habituelle.
-vous avez changé monsieur. Je ne saurais le dire comment mais je peux lire dans votre regard, vous avez comme une envie de vivre que vous n'aviez pas avant.
Je l'ai regardé un moment interdit mais j'ai finalement pris le parti de retourner chez mon locataire.
En arrivant par la boutique, j'ai pu de nouveau admirer la beauté de ces carillons. Il émanait d'eux un drôle d'aura de pureté et de lumière qui me laissait en totale admiration devant eux.
-Choisissez celui que vous voulez, c'est cadeaux !
Sa voix m'avait fait sursauté mais tel un enfant, je me suis réjouis de ce présent et sans même avoir la politesse de refuser, je me précipitai sur un petit carillon que j'avais repéré depuis le premier soir. Il y avait dessus des petits oiseaux. Les couleurs bleus et argentées dominantes luisait avec le soleil couchant ce qui leur donnait réellement l'impression de voler. Il me l'avait offert avec un magnifique sourire qui m'avait beaucoup déstabilisé.
Après une semaine avec lui, je vivais comme dans un rêve, nous nous étions habitué l'un à l'autre et après chaque journée de boulot, il m'accueillait une tasse de chocolat à la main toujours son sourire aux lèvres. Cependant, je comprenais bien que ce ne pouvait être un bonheur éternel, bien vite la réalité me rattrapa et le petit appartement que je venais de trouver accélérait cette fin inévitable.
-tu... t'en vas ?